Gérer son argent ne signifie pas se priver, mais comprendre. Chaque dépense, chaque économie est une décision qui peut peser sur notre vie quotidienne et notre avenir. Sans repères, on navigue à vue : on consomme à l’instinct, on s’endette sans comparer, on oublie d’épargner. En revanche, quand on apprend à suivre ses dépenses, à prioriser ses besoins et à se fixer des objectifs simples, on se sent plus en contrôle.
Cela ne demande pas d’être expert. Avec quelques notions de base par exemple savoir faire un budget mensuel, éviter les crédits à la consommation inutiles, ou distinguer un besoin d’un désir ; on peut déjà faire une grande différence. Les jeunes actifs, les familles, les étudiants… tout le monde est concerné. C’est un apprentissage qui se fait au fil du temps, mais qui commence avec un premier pas : s’intéresser à sa culture financière.
Épargner, même un peu, change tout
Souvent perçue comme un luxe inaccessible, l’épargne est pourtant à la portée de tous, à condition de la penser différemment. Épargner, ce n’est pas forcément mettre de côté de grosses sommes. C’est plutôt une habitude régulière, même minime, qui permet d’anticiper les imprévus : une panne, une maladie, un déplacement urgent. C’est une forme de protection qui évite de s’endetter à la moindre difficulté.
D’ailleurs, l’épargne n’est pas seulement utile pour se protéger : elle permet aussi de se projeter. Elle donne la possibilité de financer un projet, d’investir dans une formation, de lancer une petite activité. À ce titre, elle est aussi un outil d’émancipation. Il suffit de commencer petit, avec une méthode simple : par exemple, épargner 10 % de ses revenus dès qu’on les reçoit, avant de dépenser. Et surtout, garder cette somme hors de portée (sur un compte à part, par exemple), pour ne pas y toucher au moindre caprice.
Des outils pour simplifier la gestion
L’un des obstacles les plus fréquents à une bonne gestion financière est la complexité perçue des outils disponibles. Pourtant, les services bancaires, les assurances, les comptes épargne ou les applications de suivi sont là pour aider, pas pour compliquer la vie. Le vrai problème, c’est que beaucoup de gens n’ont jamais appris à s’en servir ou à en comprendre l’intérêt.
En Tunisie, c’est encore plus visible : beaucoup de gens n’ont pas les connaissances de base pour bien gérer leur argent, et cela les empêche parfois d’utiliser les services financiers disponibles ou de faire leurs propres choix. Pour améliorer cela, plusieurs solutions simples peuvent être mises en place :
- Intégrer l’éducation financière dans les programmes scolaires dès le plus jeune âge.
- Simplifier la présentation des produits bancaires pour les rendre plus compréhensibles.
- Développer des applications faciles à utiliser, accessibles à tous.
- Adopter une communication claire, en évitant le jargon technique.
- Exploiter le potentiel du digital, à condition de concevoir des outils inclusifs et bien pensés.
Neyer Memmi – Consultant-Formateur secteur bancaire